Anne-Marie ADELET, née au Mans en 1948, et après presque un demi-siècle de houle et de chaos, née à la peinture en 1994 il y a 4 ans, pour sa joie et la nôtre. Est-elle née à la peinture? Ou bien la peinture, la couleur, la lumière, nées avec elle, se sont-elles nourries de toutes les vicissitudes de sa vie, attendant pour jaillir que le tournesol de son coeur tourne enfin ses pétales grandes ouvertes vers le soleil?

Pour expliquer son parcours et cette éclosion, Anne-Marie ADELET parle d'abord de sa rencontre avec Vincent VANGOGH; le lien subtil et immédiat avec les couleurs du peintre, ses lumières, sa folie, la sensation d'attache familiale avec les deux frères Vincent et Théo, les balades sans fin sur leurs traces dans la plaine d'Auvers sur Oise, où elle a vécu 12 ans : Il y a une racine de souffrance qui s'exprime dans la couleur. Si j'avais peint à 20 ans, j'aurais peint les mines du Mans. Si je peins maintenant, c'est sans doute parce que ma maturité s'exprime dans la couleur. La peinture, c'est un lieu de connection totale avec mon for intérieur, au-delà de l'affect, de l'intellect; ce qui sort, c'est ce qui doit être.

Comme une confirnation de son vécu, voici les propos sur l'art d'un philosophe japonais, Mr. Daisaku IKEDA: « Libérer l'humanité qui existe en soi, voilà l'art.(...) L'art consiste à exprimer le soi le plus profond. Lorsque l'on crée des oeuvres d'art ou lorsqu'on les apprécie, le soi opprimé est libéré, et on en éprouve de la joie. Au delà des différences techniques, de l'habileté ou de la maladresse, exprimer sa vie telle qu'elle est, cette joie et cette émotion, c'est cela la culture. Ceux qui regardent sont touchés par cette intensité et cette force, ce sérieux et cette beauté.(...) A l'image des cerisiers, pruniers, pêchers et abricotiers, chacun tel qu'il est, vit pleinement sa spécificité et cet esprit rejoint l'art. La culture est  l'épanouissement de l'humanité. ».

Voilà très précisément ce qu'offre la peinture d'AMA: un épanouissement . chaleureux, parfois jubilatoire, parfois ému, reconnaissant, de notre humanité. Ses tableaux ont une façon de nous rendre ce qui nous appartient déjà depuis si longtemps, que nous" oublions si souvent, notre part de rêve, notre intimité d'enfant, cette solitude heureuse et créatrice du jeu, notre humanité sans fard.

Dans le reflet de ses oeuvres, comme dans un miroir, on se surprend à trouver en soi-même,
un instant, le talent de vivre, d'être ému simplement, le talent d'aimer.

Merci, AMA,merci beaucoup, le soleil était déjà loin, l'hiver nous guettait, ouf, nous allons pouvoir enfin monter sur le dos des éléphants pour retourner caresser les plumes des anges et qui sait, peut-être, tomber en love avec une sirène?
Merci beaucoup de nous avoir aussi donné envie de créer, de chanter, ...de peindre qui
sait?

Claire MALBOS